La vie religieuse au Mellah


La vie quotidienne est rythmée par des moments privilégiés, des commémorations, des solennités qui obéissent aux lois du code juif universel (halakha) ou qui sont inscrites dans des coutumes et des usages consacrés par une longue et vielle pratique. (15)

La
journée est jalonnée par les trois prières, du matin (sha'hrit), de l'après-midi (min'ha) et du soir ('arbit).
Des bénédictions et actions de grâce ponctuent l'activité quotidienne (il faudrait en réciter 100 par jour!).
La semaine est marquée par le retour du
Shabbat, distinct des autres jours, comme le sacré est distinct du profane.

Dans l'année s'inscrivent les trois fêtes du pèlerinage,
Pessa'h, Shavouot et Souccot.
S'y ajoutent deux solennités commémoratives,
Pourim et Hanoucca.
Les dix jours redoutables vont de
Roch Hashana et Kippour.
Voir film 1935

Enfin sont commémorés certains jours néfastes, jours de jeûne et de prières, essentiellement le
9 Ab, jour de la destruction du premier et du deuxième Temple de Jérusalem.
Le Nouvel An des Arbres,
Tou-Bi-Shvat, est aussi fêté par la consommation du plus grand nombre possible de fruits et de céréales.


Quelques réminiscences, en vrac:
Pessa'h
- Tayb o haré à midi, la veille du 1e jour.
- Le 1e soir de Pessa'h qui réunit la grande famille, assise autour de la table, souvent sur des divans.
- Bibhilo chanté en passant le plateau du Séder au dessus des têtes de toute la tablée.
=> BIBHILOU
- La Haggada récitée en hébreu et traduite en judéo-arabe. Le texte, traduit par David Ouanounou, peut être téléchargé
=> ICI.
Vous pourrez écouter la
Haggada magnifiquement récitée à la fassie par Sami El Maghribi
- Les quatre verres de vin pleins, bus accoudés sur la gauche. Le vin devait être additionné d'un peu d'eau (la mizégha).
- "Sephokh", dans certaines familles, était une sorte de croque-mitaine qu'on disait aux enfants avoir vu au moment de la récitation du passage - Sephokh 'hamatkha 'al ha goyim…
- L'Afikomen, dont ou gardait une portion pour se prémunir durant l'année en cas d'évènement dangereux.
- Les chants qui concluent le repas (Ez-dioua, Bellara, etc.)
Et puis la
=> Mimouna, (précédée dans l'après midi par la khalota -dinette- des enfants) et sa => mafléta1 et mafléta2

-Table Mimouna

Chavouot
- Les 'hrabel, fabriquées avec les matsots restantes de Pessa'h.
hrabel
- 'Habet, 'Habet, 'Habet
- Les bathotchos, grosses seringues en fer blanc avec lesquels on s'aspergeait dans la rue.

Souccot
- La souccah qu'on commençait à construire sitôt Kippour terminé.
- Les repas et les prières dans la soucca.
- Le Loulav et la tron-za (cédrat). Le loulav était richement embelli de fils de soie entrecroisés.
- Shémini 'aseret et Sim'hat Torah
- Ste'h es-sfarim (Danse des Sépharim) - Abiyadna et-Torah dé Moché Rabbenou.
- La lecture du dernier chapitre de la Torah par les enfants, à tour de rôle.
- Les énormes cierges dans les synagogues.
- Le nougat d'amande, dans du papier blanc plié, distribué à la synagogue par certaines familles.

Pourim
- Lecture de la Meguila d'Esther (Aror Hamann, Baroukh Morde'haï, Beroukha Esther)
-Meguila
- La fête dans la grande rue: bruits de crécelle, tirs de pistolet à bouchon.
- Gâteaux à profusion.
- Jeux de cartes et d'argent dans le Mellah (El-'eta).
- Les parents et les oncles étaient tenus de donner de l'argent à leurs enfants et neveux (Pourim, bo lefleuss).

La Hilloula (Fête des morts)
La Hilloula  est une coutume consistant à se rendre sur les tombeaux de tsaddikim le jour anniversaire de leur mort, et de commémorer cette mort au moyen d'une cérémonie festive au cours de laquelle les pèlerins lisent des Psaumes et autres textes sacrés.

A Fès, on fêtait la Hilloula dans le cimetière, et on se rendait aussi le 15 Av à Ouezzane pour la Hiloula de
=> Rabbi Amram Ben Diwan